Jacques Tati directed Playtime in 1967. It his one of the 6 full-length movies of Tati that are briefly presented on this site. Modern space has always been a question of Tati’s cinema. Playtime is one of his movie where he develops an actual spatial thought.
Playtime est un film réalisé par Jacques Tati en 1967. Il fait partie des 6 long métrages que tourna Jacques Tati dont on peut trouver une présentation succincte sur ce site. La question de l’espace et de sa mise en scène est importante dans le cinéma de Tati et Playtime apparaît comme une réflexion profonde sur les espaces modernes.
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Français
Playtime est organisé en six séquences, reliées entre elles par deux personnages qui se croiseront au cours du récit : Barbara, une jeune touriste américaine en visite à Paris et M. Hulot qui a un rendez-vous avec un personnage important. Les séquences sont les suivantes (source Wikipedia):
- À l’aéroport : un groupe de touristes américaines arrive à Orly et découvre un Paris futuriste fait d’immeubles de verre et d’acier, froids et impersonnels.
- Les bureaux : M. Hulot attend un rendez-vous important, mais il se perd dans un dédale de bureaux et finit par se retrouver dans une exposition.
- L’exposition des inventions : M. Hulot et les touristes américaines découvrent de nouvelles inventions, dont une porte silencieuse et un balai équipé de phares.
- Les appartements-vitrine : À la nuit tombée, M. Hulot rencontre un camarade de régiment qui l’invite dans son appartement ultra-moderne.
- Le Royal Garden : M. Hulot, qui a échappé à son ami, se retrouve à l’inauguration du restaurant Royal Garden en compagnie des touristes américaines. Mais les travaux sont à peine finis et le club de nuit chic connaît quelques problèmes de mise au point. Au petit matin, quelques rescapés de la folle nuit, clients et employés, se retrouvent dans un drugstore, où des ouvriers viennent prendre leurs premiers cafés.
- Le carrousel des voitures : la ville se remet au travail, dans un ballet de voitures, et le car des touristes américaines reprend la route de l’aéroport.
Tati voulait initialement tourner le film à Orly. Finalement il y renonça. Il prit néanmoins des photographies des immeubles de l’aéroport et les agrandit pour plaquer les photographies géantes sur des décors qu’il fit entièrement construire sur un terrain vague près des Studios de Joinville-le-Pont. Pendant cinq mois, une centaine d’ouvriers construisit sur 15000 m² des maquettes géantes d’immeubles, des bureaux, des routes, des ronds-points, des escalators, des ascenseurs, etc.
Tout ce qui constitue les espaces et les rythmes des villes et des bureaux modernes est représenté ici. Les lieux se ressemblent, les voitures paraissent identiques et même les habitants tendent à une uniformité croissante.
Lors d’une scène très célèbre dans la seconde séquence du film, le personnage de M. Hulot, joué par Jacques Tati, découvre et tente de comprendre les principes d’aménagement des bureaux modernes et de déplacement des individus qui y travaillent.
Devant ces images, il est difficile de ne pas penser à certaines images des espaces de bureaux dans des films comme Kafka ou encore le Procès. On a aussi fait des rapprochements avec Metropolis de Fritz Lang et Alphaville de Jean-Luc Godard.
Cette image de bureaux en espaces identiques, normés et semi-ouverts annonce un type d’aménagement des espaces de bureaux qui s’est généralisée à partir des années 70. Dans l’exposition « Work in process. Nouveaux bureaux, nouveaux usages » qui a eu lieu au Pavillon de l’Arsenal de fin novembre 2012 à fin mars 2013 et dont on peut retrouver ici le site, les auteurs du catalogue de l’exposition évoquent le tournant de mai 68 pour expliquer l’apparition du bureau paysager à la fin des années 60. Ce nouveau modèle d’organisation des espaces de travail des bureaux succéda au modèle du bureau fordien qui datait du début du XXème siècle, traduction du modèle taylorien de rationalisation des méthodes de travail.
Dans cette ville moderne censée être Paris, on ne trouve aucun des monuments classiques de la capitale. Il n’y a que la Tour Eiffel qu’on peut apercevoir en reflet dans une porte vitrée. Le film a été tourné en 70mm. A ce propos Jacques Tati déclarait « Si je tourne en super 8, je vais filmer une fenêtre, en 16 mm je vais en avoir quatre, en 35 mm je vais en avoir douze et en 70 mm, je vais avoir la façade d’Orly. » Le film fut tourné entre octobre 1964 et octobre 1967. Initialement prévu pour un budget de 2 millions d’euros, le film coûta plusieurs dizaines voire centaines de millions d’euros.
Sans aucune distribution aux Etats-Unis, et considéré à sa sortie par le critique Henry Chapier comme un « navet monumental », Playtime fut un échec commercial qui sonna la fin de la société de production Specta Films de Jacques Tati. En 1974, la liquidation de la société s’effectua lors d’une vente aux enchères de tous les droits et films pour seulement un peu plus de 120 000 francs.
Playtime est un florilège de moments drôles, de situations pittoresques, de personnages amusants. Pourtant ce film, qui emprunte au genre de la comédie pour mieux dénoncer, met en images le mode de vie moderne et ses dérives: rationalisation systématisée, uniformisation des rythmes et des modes de vie, croisement des espaces intérieurs et extérieurs, solitude croissante des individus, anonymat galopant, etc.). Playtime a reçu de nombreuses récompenses :
- Grand prix de l’Académie du Cinéma, Paris
- Médaille d’Argent, Festival de Moscou
- Prix du Festival du film de Vienne
- Oscar du cinéma suédois, Stockholm
- Kunniakirja Award, Finlande
Ce film fait partie de la liste des 50 films à voir avant d’avoir 14 ans établie en 2005 par le British Film Institute. Le film, restauré en 2002, a été présenté au festival du film de Cannes de la même année. A cette occasion, le réalisateur David Lynch eu l’occasion de dire toute son admiration pour Jacques Tati et ce qu’il doit au réalisateur français.
Reference/Référence
- Work Title/Titre de l’œuvre: Playtime
- Author/Auteur : J. Tati
- Year/Année : 1967
- Field/Domaine : Cinema
- Type : Comedy/Comédie
- Edition/Production : Specta Films (France)
- Language/Langue : Français
- Geographical location/localisation géographique : #Orly #Paris #Joinville-le-Pont
- Remarks/Notes: « Tativille » (ville entièrement créée sur un terrain vague près des Studios de Joinville-le-Pont)
- Machinery/Dispositif : models/maquettes
- Location in work/localisation dans l’oeuvre :
- Geographical location/localisation géographique :
- Remarks/Notes :
Pingback: Tativille ou l’incroyable décor du film « PlayTime » de Jacques Tati | LE BLOG
Playtime, comme d’autres films de Tati (Mon Oncle, Trafic…) est fondé sur un dérèglement de l’espace. Cet article critique en donne une bonne idée : http://www.critikat.com/Jacques-Tati.html. Je m’interroge à propos de l’affiche du film. Qui est le graphiste ? Les photographies sur ce site http://www.tativille.com/index.php?page=starter&anim=pt_playtime&width=800&height=600&titre=playtime semblent suggérer qu’elle s’inspire d’esquisses pour la construction de son décor de Tativille. Mais les traits ajoutés au centre en forme d’arbre font penser aux représentations spatio-temporelles de la Time Géography d’Hägerstrand de l’époque : http://ec.europa.eu/comm/research/environment/newsanddoc/images/32_space_time_3666.jpg. Coïncidence ?
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Pas très engageant comme vision de la modernité! C’est pourtant ce qui pourrait nous attendre d’ici quelques années…
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