Where do you sit in the cafeteria ? (Meangirls)

In Meangirls, a 2004 American teen comedy film, we find an interesting example of social mapping. Cady is a new student  who does not know anyone yet in North Shore high school. Janis draws for her a map of the cafeteria that presents  the various groups of students and where they sit. It is indeed very important not to make a mistake when choosing a table.

Dans  Lolita malgré moi (Meangirls) une comédie adolescente de 2004, apparaît un exemple  intéressant de cartographie sociale. Janis a dessiné pour Cady, nouvelle dans le lycée de North Shore, une carte de la cafétéria qui présente les différents groupes de lycéens et les endroits où ils s’installent. Il ne faut en effet pas commettre d’impair en choisissant la table où l’on va poser son plateau.   

English Français Reference

Vidéo extraite de Mean Girls /L olita malgré moi

 English

The excerpt of Youtube video presents the entire machinery. From an overview of the map Cady holds in her hands, the camera zooms in on the cafeteria area. A slight tracking shot on one of the table is followed by a zoom with a cross dissolve between the map and a view of the set with the actors sitting at the table. Then the music starts and the camera tips suddenly backward to adopt a near horizontal axis then it travels across the cafeteria in fast motion,  slowing only to describe every group one by one, while the voice of Janis recites their names.

I found a transcription of what Janis says in a comment to this Youtube video : « Where you sit in the cafeteria is crucial ’cause you got everybody there. You’ve got your Freshmen, ROTC guys, Preps, JV Jocks, Asian Nerds, Cool Asians, Varsity Jocks, Unfriendly Black Hotties, Girls Who Eat Their Feelings, Girls Who Don’t Eat Anything, Desperate Wannabes, Burnouts, Sexually Active Band Geeks, The Greatest People You Will Ever Meet, and The Worst. Beware of the Plastics. »

The map is a hand-drawn map. It refers both to some touristic city maps sold as posters and to maps of Fantasy books. The buildings of the school and its surroundings are rendered with an oblique view and a perspective effect. The map of the cafeteria is a zoom in the 1st floor of the building. It has the form of a sort of giant plate that respects the canons of conventional topographic mapping: a view from above, the selection among all the observable objects of those which are material and permanent: tables and chairs, a choice of easily understandable symbols. The cross dissolve effect between the card and the image evokes the transparency and overlay techniques used in GIS tools and virtual globes managing layers. The originality however is that the layer at the bottom is the « reality » itself, which suddenly comes alive. We are not far there from the Borges 1:1 scale map where there is a perfect spatial correspondence between the observed object and its cartographic transcription (see also this post about Dogville).



From a narrative point of view, the map is a rather clever, humorous and effective way to describe the social microcosm in which Cady has to integrate. The story that the movie tells is the Cady’s trajectory  in the high school social environment. It is important to mention that Cody’s parents are zoologists and she has lived in Africa until now. A map is thus a very natural tool for studying and classifying the strange fauna of the school, who seems as hostile and possibly more dangerous than the Africa fauna. Moreover, the screenplay is partly derived from Rosalind Wiseman’s book  Queen_Bees and_Wannabes, an essay and self-help book that focuses on the ways in which girls in high schools form cliques. Perhaps, the map is also an echo of the original material of the screen-play. The comments about the video on Youtube show that the typology of the movie seems to correspond with the observations of real high school students.

Français

L’extrait sur Youtube reprend l’ensemble du dispositif spatial. A partir d’une vue d’ensemble de la carte que Cady tient entre ses mains, la caméra  zoome sur la cafétéria puis sur les tables qui s’y trouvent. Un léger travelling sur l’une d’entre elles est suivi d’un zoom avec un fondu-enchaîné entre la carte puis d’une vue en plongée dans le décor réel avec les acteurs assis autour de la table. La musique qui avait démarré un peu avant s’amplifie soudain tandis que la caméra bascule brutalement sur un axe horizontal pour parcourir l’ensemble de la cafétéria en accéléré, ne ralentissant que le temps de détailler chacun des groupes, tandis que la voix de Janis égrène leurs noms.

J’ai traduit un commentaire de cette vidéo Youtube qui transcrit ce que dit Janis : « Le choix de l’endroit où tu t’assois à la cafétéria est capital. Il y a de tout là-dedans. Tu as les nouveaux, les futurs militaires de réserve, les sérieux, les athlètes, les asiatiques polars, les asiatiques cool, les gros muscles, les blacks branchés et hostiles, les filles qui ravalent leurs sentiments, les filles qui n’avalent rien, celles qui rêvent sans espoir de devenir quelqu’un, les givrés,  les sexuellement actifs, les gens les plus sympas que tu puisses rencontrer et aussi les pires. Méfie-toi des Plastiques. »

La carte dessinée à la main renvoie à la fois à certains plans de villes touristiques vendus sous forme de posters et aux cartes des livres de Fantasy. Les bâtiments du lycée et ses environs  sont rendus selon une vue oblique avec un effet de perspective. Le plan de la cafétéria est un cartouche présentant un détail du 1er étage du bâtiment. Il a la forme d’une sorte d’assiette géante mais il respecte les canons de la cartographie topographique classique: un point de vue zénithal, la sélection parmi les objets observables de ceux qui sont pérennes et matériels : les tables et les chaises, un choix de symboles facilement compréhensibles. L’effet de fondu entre la carte et l’image évoque par la superposition et la transparence les outils SIG et les globes virtuels gérant l’information par couches. L’originalité cependant est que la couche située en-dessous est la « réalité » elle-même qui s’anime soudain. On n’est pas loin alors de la  carte 1:1 de Borges  avec une correspondance d’échelle parfaite de l’objet observé et de sa transcription cartographique (voir aussi ce billet sur Dogville).

D’un point de vue narratif, la carte est un moyen plutôt habile, efficace et humoristique, de dresser le portrait de la microsociété dans laquelle Cady va devoir s’intégrer selon une trajectoire que raconte le film. Rappelons que les parents de Cady sont des zoologistes et qu’elle a vécu en Afrique jusqu’à présent. La carte est donc un outil assez naturel de connaissance et de classification de cette faune d’un nouveau genre, largement hostile et peut-être aussi dangereuse que celle que l’on trouve en Afrique. De plus, le scénario du film est en partie tiré de  Queen Bees and Wannabes de Rosalind Wiseman, à la fois  essai et livre de conseil aux parents, fondé sur une analyse des rôles et comportements des lycéennes américaines.  La carte est peut-être aussi un écho de cette origine non fictionnelle du scénario. Les commentaires de la vidéo sur Youtube montrent en tout cas combien cette typologie semble sonner juste pour les lycéens.

Reference/Référence

  • Work Title/Titre de l’œuvre: Meangirls (Lolita malgré moi)
  • Author/Auteur : Mark Waters
  • Year/Année : 2004
  • Field/Domaine : Cinema
  • Type : comédie adolescente
  • Edition/Production : Paramount Pictures, M.G. Films, Broadway Video
  • Language/Langue : En
  • Geographical location/localisation géographique : # Evanston, Illinois, United States #Toronto
  • Remarks/Notes: Le film est essentiellement tourné à Toronto mais est supposé se passer à Evanston, Illinois,
    • Machinery/Dispositif : map, carte
    • Location in work/localisation dans l’œuvre : about 10th mn
    • Geographical location/localisation géographique :
    • Remarks/Notes :

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