Minority Report : is Big Brother already watching us ? / Big Brother nous surveille-t-il déjà ?

Minority Report is a Steven Spielberg film (2002) adapted of the eponymous short story that Philip K. Dick published in 1956. More than fifty years after being written, and although widely modified in the film version, the short story of Dr. K. Dick is still of a troubling modernity. When it was released, the film was considered futuristic, but the daily news are more and more closer of the film script, at least on some points. New communication technologies, virtualization of the world and human relations under the control of the police responsible for maintaining order,and using methods and techniques aiming at the prevention of crime and the arrest of individuals before they commit their crimes. This film is perhaps one of the reference scripts of science fiction films where issues of spatiality and temporality of today humanity are staged by the director, not to impose a vision but to invite the audience to question, which is not so frequent in films.

Minority Report est un film réalisé en 2002 par Steven Spielberg à partir d’une adaptation de la nouvelle éponyme de Philip K. Dick publiée en 1956. Plus de cinquante ans après avoir été écrite, et bien que largement modifiée dans sa version cinématographique, la nouvelle de Ph. K. Dick reste d’une troublante modernité. Lors de sa sortie, ce film fut considéré comme futuriste, mais l’actualité se rapproche tous les jours un peu plus du scénario de ce film, au moins sur certains points. Nouvelles technologies de la communication, virtualisation du monde et des relations humaines placées sous le contrôle d’une entité policière chargée de faire régner l’ordre en usant de méthodes et techniques ayant pour objectifs la prévention de la criminalité et l’arrestation des individus avant qu’ils ne commettent leurs crimes. Ce film est peut-être l’un des scénarios de référence du cinéma de science fiction où les questions de spatialité et de temporalité de l’humanité d’aujourd’hui sont mises en scènes par le réalisateur, non pas pour imposer une vision mais pour inviter les spectateurs à s’interroger, ce qui est n’est pas si fréquent au cinéma.

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Dans son adaptation de la nouvelle de Ph. K. Dick, Steven Spielberg prend quelques libertés et introduit de nombreuses modifications par rapport à l’œuvre originale. Que le film ait été réalisé par Steven Spielberg et que l’acteur principal en soit Tom Cruise expliquent en partie ce succès. Mais le thème, le scénario et l’usage de nombreux effets spéciaux pour la mise en scène contribuent aussi pour une grande partie du succès du film. Parmi les effets spéciaux, se trouvent ceux liés à la représentation du don de prémonition des « précogs », à savoir la capacité d’anticipation de certaines scènes quelques minutes avant qu’elles se déroulent, ce qui permet à l’unité policière spéciale chargée d’intercepter et d’empêcher de futurs criminels de passer à l’action. Les scènes futures sont vidéo projetées à travers des écrans tactiles et interactifs que visualisent les membres de cette unité spéciale, dans laquelle le personnage joué par Tom Cruise joue un rôle majeur.

Minority Report : movie image/ Minority Report : image du film

Les scènes pré-vues et donc prévues par les « précogs » ne sont pas directement géolocalisées, ni représentées spatialement. En revanche, elles peuvent être visualisées en avant et en arrière à l’aide d’un dispositif interactif, une sorte de visionneur que Tom Cruise manipule à l’aide d’un gant connecté aux écrans virtuels sur lesquels il les voit et peut les analyser. L’analyse des images, des effets de zoom, des ambiances sonores et de certains détails, permettent une combinaison d’indications sensorielles dont l’interprétation et la comparaison en temps réel avec plusieurs bases de données, conduit à obtenir une localisation géographique probable voire certaine du lieu où vont se dérouler les futurs crimes.

Qu’en est-il aujourd’hui de ces effets spéciaux et de ces dispositifs ? Sont-ils encore si « futuristes » et donc impensables dans notre quotidien ?

Dans l’ouvrage « La société de l’anticipation. Le Web précognitif ou la rupture anthropologique » qu’il vient de publier aux éditions Inculte Essais, Eric Sadin mentionne le film de Spielberg et l’œuvre de Ph. K. Dick Il parle d’une « société malade de son anxiété généralisée et qui se prescrit un remède (un poison), sous la forme d’une aptitude technico-légale à inscrire le futur immédiat comme la dimension devant prioritairement être soumise à examen, déjouant le pacte initial de confiance et de responsabilité sociales, pour celui d’une communauté de corps connectés réduits à une méfiance computérisée« . L’auteur évoque à propos des dispositifs interactifs évoqués ci-dessus la notion de « tout-tactile structurant les rapports toujours plus intimes à nos diverses interfaces informatiques« . Eric Sardin parle de « corporéité étendue » ou encore d’une « relation plus incorporée aux « individus techniques », non plus avec des prothèses externes mais avec des unités désormais constitutives d’un environnement partagé« .

Pour l’essayiste, il s’agit d’un nouveau type de rapport de l’humain aux objets techniques, un « rapport haptique » aux objets électroniques sans cesse plus nombreux de notre environnement, le mot « haptique » désignant la science du toucher. Des dispositifs comme les smartphones et les tablettes à écrans tactiles constitueraient une généralisation de ce processus d’évolution qui, prétendent certains, deviendraient le nouveau paradigme comportemental de l’homme moderne, hyperconnecté, et dans lequel les « interfaces homme-machine » deviennent de plus en plus fines et perméables, créant en cela une « rupture anthropologique« . Les relations dans le temps et l’espace entre cet homme numérique et l’autrui digital seraient en passent d’être activables et contrôlables d’un simple toucher sur une interface, avant, peut-être demain, d’être commandés par des puces électroniques et des capteurs sensoriels introduits dans le corps et sous la peau des individus. Ces dispositifs de demain, déjà en tests, doivent permettre aux cyber-hommes d’être en permanence intimement connectés, géolocalisés, reconnus, et de mettre à disposition leur(s) identité(s) numérique(s) … sous réserve, pour l’instant, d’avoir préalablement accepté la donner…

Plus de cinquante ans après le livre de Ph. K. Dick et dix ans après le film de Spielberg, la géolocalisation est très largement utilisée dans le suivi de criminels, tant dans le domaine de la sécurité intérieure des Etats que dans le domaine militaire. Quand cela est possible, la géolocalisation, les images de caméras de vidéosurveillance, en croissance quasi-exponentielle et à différentes échelles, combinée à d’autres capteurs environnementaux, sont recueillies et analysées, notamment dans le domaine de la sécurité intérieure. Aujourd’hui, c’est presque quotidiennement qu’on peut apprendre qu’en France ou à l’étranger tel ou tel dispositif qui semble tout droit sorti du film, a été mis en place.

Minority Report : movie poster / Minority Report : affiche du film

Ainsi, depuis peu, la police de Santa Cruz (Californie) teste une application, nommée CompStat, prétendue capable de « prédire » les lieux dans lesquels des crimes sont le plus susceptibles d’être commis selon le moment de la journée. Conçue par un anthropologue et un criminologue, cette application cartographique se base sur un ensemble de statistiques résultant de huit années d’archives criminelles pour déterminer les lieux les plus risqués à certaines heures.

Interrogées par le New York Times, les autorités de Santa Cruz affirment déjà avoir constaté une baisse de 27% des cambriolages au mois de juillets comparé à ce même mois l’année précédente. Une baisse qui résulterait des visites ciblées qu’effectuent les patrouilles sur les lieux désignés par le logiciel.

Testé pour des petits délits, son usage pourrait rapidement s’étendre à des actes plus violents tels que les guerres de gangs. Notons également que l’année dernière, IBM présentait déjà un logiciel de suivi des « jeunes délinquants », destiné quant à lui à prédire les risques de récidive.

Un petit air de Minority Report dans tout ça … ?

Reference/Référence

  • Work Title/Titre de l’œuvre: Minority Report
  • Author/Auteur : Steven Spielberg
  • Year/Année : 2002
  • Field/Domaine : Cinema
  • Type : Drama
  • Edition/Production : Steven Spielberg
  • Language/Langue : En
  • Geographical location/localisation géographique : # Washington, USA
  • Remarks/Notes :
    • Machinery/Dispositif : Interactive images and maps / Images et cartes interactives
    • Location in work/localisation dans l’œuvre : None/ Sans objet
    • Geographical location/localisation géographique :
    • Remarks/Notes : Images of future crime scenes /Images de futures scènes de crime

10 réflexions sur “Minority Report : is Big Brother already watching us ? / Big Brother nous surveille-t-il déjà ?

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  5. Je vois dans le sujet de cet article quelque chose de plus que la localisation des futurs crimes grâce à des vidéos issues des visions des précogs. Les quelques illustrations mettent plutôt en avant un dispositif de représentation de cyberespace. Le cyberespace est ce monde parallèle d’information qui nous entoure. Et dans ce film qu’est Minority Report ce cyberespace a une interface tactile et un affichage 3D qui diminue la distance qui existe aujourd’hui avec nos terminaux d’accès à l’infosphère qui ont comme interface des écrans 2D et des dispositifs mécaniques qui sont le clavier et la souris souris indispensable.

    Dans le monde du cinéma, on peut surement situer la première immersion dans un cyberespace avec TRON, le film paru en 1982. Bien plus qu’une carte, une interface synthétique qui permet d’appréhender une certaine dimension, ce type de représentation étend vraiment le monde sensible via nos dispositifs naturels (vue, toucher…).

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