Eric Rohmer, an « urban cine-geographer » ? / un « cinégéographe » de la ville ?

"Paris vu par..." Movie image. Image du film. (Copyright Opening et Aventi Distribution) 1965

Eric Rohmer was part of the  « Nouvelle Vague » movement that radically changed the French cinema at the end of the ’50s and during the ’60s. He filmed the French urban landscapes and its profound transformation during these years. He has always been attentive in his films to the importance of urban places  and more generally to the role of the places  in the life and the behaviour of his characters. Besides being a « storyteller », he was also a reporter who described the development of  cities, towns and countryside nearby, especially Paris and the Paris region between the ’60s to the ’90s.

Membre de la « Nouvelle vague » du cinéma français à la fin des années 50 et dans les années 60, Eric Rohmer fut un cinéaste des paysages urbains et de leurs profondes transformations dans ces années. Il eut un souci constant de montrer l’importance des lieux urbains dans la description et la compréhension des parcours de vie et de comportements des personnages de ses films. En plus d’être un « conteur », il fut aussi  un reporter qui décrivit l’évolution des lieux de la ville et des campagnes environnantes, surtout de Paris et de la région parisienne, depuis les années 60 jusqu’aux années 90.

English Français Reference

English

Sorry, no translation yet. Ready to give a hand ? Anyway, give a look to this automatic Google translation to get an idea of the content.

Français

Avant de devenir cinéaste, Eric Rohmer, de son vrai nom Maurice Scherer, décédé le 11 janvier 2010, fut d’abord professeur de lettres, germaniste et écrivain. Cessant son activité d’enseignant, il devint critique dans diverses revues cinématographiques : Les Temps modernes, La Revue du cinéma, Les Cahiers du cinéma. Il fonde La Gazette du cinéma où il fait la connaissance de Jean-Luc Godard, Jacques Rivette, François Truffaut, ou encore Claude Chabrol, autres cinéastes qui, aux côtés d’Eric Rohmer, sont à l’origine de la « Nouvelle Vague ».

Si Eric Rohmer est surtout connu pour ses longs métrages (« Ma nuit chez Maud », « Le genou de Claire », « Pauline à la plage », « Les nuits de la pleine lune », « Le rayon vert », etc.), ses courts métrages sont peut-être moins connus. Il les a réalisés dans les années 60 et 70, notamment ceux mettant en scène la ville de Paris comme « La boulangère de Monceau » réalisé en 1962 ou encore « La carrière de Suzanne » tourné en 1963, et qui font partie tous les deux des Six contes moraux.

Eric Rohmer a également participé au film « Paris vu par… », un film collectif français à sketches, sorti en mai 1965. D’une durée totale de 92 minutes, il réunit les courts-métrages de six des réalisateurs de la « Nouvelle Vague » : Jean Douchet, Jean Rouch, Jean-Daniel Pollet, Éric Rohmer, Jean-Luc Godard et Claude Chabrol. Chaque cinéaste y filme un quartier différent de Paris, sur un ton ironique, et même cynique. Eric Rohmer s’est concentré sur la Place de l’Étoile.

On retrouve la mise en scène des paysages urbains parisiens dans les sketches du film « Les rendez-vous de Paris«  réalisé en 1995 par Eric Rohmer, où par moments, on pourrait imaginer une analogie des images de Paris avec certaines peintures impressionnistes de la fin du XIXème siècle et une mise en scène du doute perpétuel. Pour Rohmer comme pour les peintres impressionnistes, la ville et ses évolutions rapides et profondes de la fin du XIXème siècle, suscitaient des questions sur la modernité, ses images et se effets sur l’histoire et l’esprit des lieux mais aussi sur l’histoire individuelle et l’esprit de leurs habitants.

Dans ses films et surtout ses courts métrages, Eric Rohmer n’a pas fait que mettre en scène la ville et les transformations des paysages. Pour le cinéaste, la ville et les paysages urbains constituent non pas un décor mais ils incarnent de véritables personnages au même titre que les acteurs. La ville bouge, se transforme, vit, vieillit, des villes anciennes meurent, des villes nouvelles naissent, etc.. En un sens, on pourrait considérer Eric Rohmer comme un cinéaste de l’espace urbain qui met en images non pas pour simplement montrer la ville comme décor mais pour véritablement la mettre en scène, l’inclure dans le scénario voire dans les dialogues à travers ses bruits, ses mouvements, ses géométries et ses matériaux. Eric Rohmer dépeint et décrit la ville à la fois comme un être de raison qui obéit à des principes logiques mais aussi comme un être de passion, sensible et plein de mouvements, de tensions et de contradictions. On pourrait aller jusqu’à affirmer qu’Eric Rohmer fait partie de la famille des « géo-cinématographes » à laquelle on pourrait aussi rattacher plusieurs autres réalisateurs de la nouvelle vague. Eric Rohmer s’est intéressé de près à la ville moderne et aux transformations profondes des paysages urbains, notamment lors de la construction des villes nouvelles.

En tant qu’ancien enseignant, Eric Rohmer a gardé un certain goût pour la pédagogie et la démonstration. Outre ses films et courts-métrages, on peut découvrir sur le site de l’INA, une série de quatre documentaires « Ville nouvelle » de 1975 présentés par Eric Rohmer et Jean-Paul Pigeat illustrant les villes nouvelles alors en pleine construction à cette époque.

Enfance d’une ville

 

nouvelle où l’on découvre le projet des villes nouvelles de la région parisienne avec une présentation par Bernard HIRSCH, directeur de l’Etablissement Public d’Aménagement de la ville nouvelle de Cergy-Pontoise, de l’exemple de Cergy-Pontoise.

 


– La diversité du paysage urbain où on peut découvrir le groupe d’architectes de l’Atelier de Recherches et d’Etudes d’Aménagement présentant rapidement mais documents à l’appui une analyse de l’histoire et de l’aménagement de l’espace de la Ville de Richelieu, documents historiques à l’appui.

 

– La forme de la ville nouvelle, présentation générale de la façon dont se forment les villes, illustrée de nombreux documents anciens et récents, de gravures, de plans anciens, de photographies puis une présentation de la ville de Bobigny, du projet d’aménagement de la ville d’Evry, et enfin une présentation du projet d’aménagement de l’Atelier d’Urbanisme et d’Architecture réalisé dans le quartier de l’Arlequin dans la ville neuve de Grenoble-Echirolles près de Grenoble.

Le logement à la demande, où il est question des projets d’aménagement intérieur d' »appartement modèle », reprenant certaines des idées formulées par des architectes comme Le Corbusier

« L’ami de mon amie » tourné en 1987 et qui constitue le sixième film de la série « Comédies et proverbes », a été entièrement tourné dans la ville nouvelle de Cergy-Pontoise.
« Ici la banlieue est montrée sous une lumière idyllique. Ces jeunes fonctionnaires semblent en vacances dans un « Club Med » aux portes de Paris. Depuis cette ville, on voit en effet les tours de la Défense, mais aussi des petites vallées et un petit lac au bord duquel Blanche et Fabien vivront, au rythme de la planche à voile, leur amour. » On se demande si les villes nouvelles n’incarnent pas ce projet un peu fou des « villes à la campagne » des architectes urbanistes des années 60.

Ce film est disponible en DVD édité par les éditions Opening qui ont eu la bonne idée d’ajouter en supplément un autre court métrage d’Eric Rohmer « Les métamorphoses du paysage ». Il s’agit d’un documentaire tourné par Eric Rohmer en 1964 à propos des profondes transformations de l’agglomération parisienne au cours des années 60.
A la fin du documentaire « Métamorphoses du paysage », on peut entendre le commentaire suivant : en 1964, les transformations de la ville et les projets urbains étaient alors encore porteurs d’espoir pour le cinéaste…
« Jetons donc pour finir un regard indulgent sur ce paysage industriel qui est en train d’entrer dans l’histoire. Les usines de l’avenir iront dans les campagnes se terrer derrière les bosquets. Sur ce qui fut la banlieue souffreteuse, s’élèvera bientôt un monde propre, net, rangé. Nos raisons de nous réjouir l’emportent sur nos regrets. Et nous osons garder l’espoir que le cadre futur de notre existence laissera dans sa rigueur une porte ouverte à la rêverie ».

Reference/Référence

  • Work Title/Titre de l’œuvre: Paris viewed by…/ Paris vu par …
  • Author/Auteur : Claude Chabrol, Jean Douchet,Jean-Luc Godard, Jean-Daniel Pollet, Jean Rouch,Eric Rohmer
  • Year/Année : 1965
  • Field/Domaine : Cinema
  • Type  : Drama
    Edition/Production : Opening et le distributeur Aventi Distribution
  • Language/Langue : Fr
  • Geographical location/localisation géographique : # Paris, France
  • Remarks/Notes :
    • Machinery/Dispositif : Images
    • Location in work/localisation dans l’œuvre  : None/ Sans objet
    • Geographical location/localisation géographique :
    • Remarks/Notes : Images about urban landscapes of Paris and its suburbs/Vues des paysage urbains de Paris et de ses banlieues
  • Work Title/Titre de l’œuvre: L’Ami de mon Amie
  • Author/Auteur : Eric Rohmer
  • Year/Année : 1987
  • Field/Domaine : Cinema
  • Type  : Drama
  • Edition/Production : Les Films du Losange
  • Language/Langue : Fr
  • Geographical location/localisation géographique : # Cergy-Pontoise, France
    • Remarks/Notes
    • Machinery/Dispositif : Images
    • Location in work/localisation dans l’œuvre  : None/ Sans objet
    • Geographical location/localisation géographique :
    • Remarks/Notes : Images about urban landscapes of Paris and its suburbs/Vues des paysage urbains de Paris et de ses banlieues.

Une réflexion sur “Eric Rohmer, an « urban cine-geographer » ? / un « cinégéographe » de la ville ?

  1. Pingback: Les nuits de la pleine lune – La Kinopithèque

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.