Cartographier les Cités obscures (1): à la recherche de la frontière invisible / Mapping the Cities of the Fantastic (1): searching for the invisible frontier

Page de couverture de l'édition intégrale (Copyright Casterman)

Page de couverture de l’édition intégrale (Copyright Casterman)

La frontière invisible is an album of cartoonists François Schuiten and Benoît Peeters. This album includes two volumes and is part of the series « Les Cités obscures« , literary The Dark Cities but translated to English The Cities of the Fantastic. The book portrays the lives of characters who perceive too late the real challenges and games of players of the world in which they live. Example, the young Roland Cremer understands that his vision of the world and his work as a cartographer are not those he thought. And in the Mapping Center where he works, he finds out that machines replace people and their ability to interpret mapping data.

« La frontière invisible » est un album des auteurs de BD François Schuiten et Benoît Peeters. Cet album comprend 2 tomes et fait partie de la série « Les Cités obscures » qui dépeignent la vie de personnages qui ne perçoivent que trop tard les réels enjeux et les jeux d’acteurs des mondes dans lesquels ils vivent. Ainsi, le jeune Roland de Cremer comprend que sa vision du monde et de son métier de cartographe ne sont pas ceux qu’il croyait. Et dans le Centre de Cartographie où il travaille, il découvre que des machines remplacent les gens et leur capacité d’interprétation des données cartographiques.

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Carte des Cités obscures (copyright Casterman)

Carte des Cités obscures (copyright Casterman)

Les Cités obscures est un ensemble d’albums de bande dessinée créée par le dessinateur François Schuiten et le scénariste Benoît Peeters dont le premier tome est publié en septembre 1983. La série compte aujourd’hui une quinzaine d’albums, tous publiés en français aux éditions Casterman, et traduits dans une dizaine de langues.  Les Cités obscures abordent le thème de l’espace sous de nombreux angles (espaces matériels, mentaux, spirituels, affectifs, mémoriels, technologiques, architecturaux, etc.).

Bien que nourris de références à notre monde, notamment sur le plan architectural, ces différents livres s’inscrivent dans un univers parallèle au nôtre, une sorte d’anti-terre, dont la cohérence s’affirme de plus en plus au cours des volumes de la série. Huit de ces albums sont des bandes dessinées à part entière ; les autres explorent des formes différentes de narration : récit illustré, recueil de journaux, conte pour enfants, guide de voyage, dramatique sonore, DVD vidéo, etc. Depuis 1996, Les Cités obscures se développent également sur Internet notamment sur les sites www.altaplana.be et www.urbicande.be (source : Wikipédia). Le Guide des Cités complète utilement la lecture des albums. (E)space&fiction envisage de publier plusieurs billets à propos des Cités Obscures.

Carte de la Sodrovno-Voldachie

Carte de la Sodrovno-Voldachie (copyright Casterman)

Dans La frontière invisible, un jeune homme, Roland de Cremer, brillant cartographe à peine sorti de sa formation, se voit affecter à un poste au Centre de Cartographie de Sodrovno-Voldachie, une région d’un pays imaginaire du monde des Cités obscures. Roland, gravit très rapidement les échelons et comme ses confrères, il vit pratiquement reclus dans le Centre.

Roland fait la connaissance d’une mystérieuse jeune femme, Shkodra, dont le corps semble couvert de lignes étranges qui se révèlent être la reproduction d’une carte. Cette femme semble par ailleurs intéresser au plus haut point les autorités, de plus en plus menaçantes.

Un cartographe traditionnel, « Monsieur Paul », a pris Roland en amitié. Mais il est confronté à l’arrivée de nouvelles machines automatiques. En compagnie d’un jeune collègue, Roland découvre ces nouvelles technologies qui prétendent révolutionner la cartographie traditionnelle.

Extrait d'une carte trouvée par Roland (copyright Casterman)

Extrait d’une carte trouvée par Roland (copyright Casterman)

Mais Roland comprend bientôt qu’il n’est qu’un des rouages d’un conflit larvé opposant les anciens et les modernes. Et peut-être même l’otage d’une manœuvre politique.

Alors que le monde des Cités obscures traverse une crise grave, le chef suprême de la Sodrovno-Voldachie, le maréchal Radisic, cherche à instrumentaliser la cartographie pour légitimer les conquêtes militaires qui lui permettraient de reconstituer l’empire de la « grande Sodrovnie »… (source: Site Web de Casterman). Peu à peu, la peur s’installe au Centre. Des bruits courent, on parle d’attentats, d’archives détruites, d’assassinats, de guerre, de rébellion matée dans le sang…

Tâche en forme de carte dans le bas du dos de Shkodra (copyright Casterman)

Tâche en forme de carte dans le bas du dos de Shkodra (copyright Casterman)

Roland et Skhodra prennent la fuite à travers déserts, montagnes et marais… Traqués, ils n’auront qu’une chance de s’en sortir : franchir la frontière. Mais parviendront-ils à s’orienter dans ces paysages à échelle réelle, qui ne ressemblent en rien à ces cartes dont Roland est si familier ? (source: Site Web d’Urbicande).

Le dispositif de maquette géante du Centre de Cartographie (copyright Casterman)

La Frontière invisible est le voyage initiatique d’un adolescent qui découvre tout à la fois le monde professionnel, la vie loin de sa famille et les relations amoureuses. L’émerveillement du jeune homme se double d’une naïveté constante, qui le poussera à poursuivre aveuglément ses émotions en dépit des risques et des conséquences dramatiques qu’il encourt.

La machine « à faire » les cartes du Centre de Cartographie (copyright Casterman)

Le contexte politique de l’histoire est fortement marqué : le pouvoir en place, de type militaire et dictatorial, souhaite réécrire l’histoire et la géographie du monde pour assurer l’omnipotence de son pays, en sacrifiant les connaissances et les savoir-faire des plus savants. L’album est à ce titre très contemporain et fait penser à des conflits récents tels que l’éclatement de l’ex-Yougoslavie et aux nationalismes qui ont suivi.

L’album livre par ailleurs une réflexion sur l’arrivée à marche forcée de la technologie en remplacement des techniques artisanales, cette technologie étant plébiscitée par certains jeunes, en dépit des erreurs et des aberrations que certains changements peuvent provoquer (source: Wikipedia).

Les deux tomes sont parus successivement en 2002 et 2004. La première édition du deuxième tome est vendue avec une carte IGN de la Sodrovno-Voldachie. Une édition intégrale a été publiée en 2006 et une nouvelle édition est parue en 2012.

Reference/Référence

  • Work Title/Titre de l’œuvre: La frontière invisible (tomes 1 et 2 ou l’intégrale)
  • Author/Auteur : François Schuiten et Benoît Peeters
  • Year/Année : 2002 pour le tome 1, 2004 pour le tome 2, 2006 et 2012 pour l’intégrale
  • Field/Domaine : Bande dessinée/Comics
  • Type :  Science-fiction
  • Edition/Production : Casterman
  • Language/Langue : French, …
  • Geographical location/localisation géographique : #Sodrovno-Voldachie
  • Remarks/Notes:
    • Machinery/Dispositif : Dessins
    • Location in work/localisation dans l’oeuvre :
    • Geographical location/localisation géographique :
    • Remarks/Notes :

2 réflexions sur “Cartographier les Cités obscures (1): à la recherche de la frontière invisible / Mapping the Cities of the Fantastic (1): searching for the invisible frontier

  1. Rien à dire c’est de vrais chefs d’oeuvre qui méritent d’être collectionnés je trouve! On sort des sentiers battus, l’intrigue se met en place petit à petit et les rebondissements page par page avec vraiment une grande exploration! Conseiller à ceux qui aiment la science fiction en BD.

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  2. En relisant ces deux albums remarquables, j’ai le sentiment que les auteurs ont pris grand soin de multiplier les pistes scénaristiques en s’appuyant sur tous les petites et grandes querelles qui ont pu marquer l’histoire de la cartographie moderne. Le récit souligne ainsi tour à tour les liens autant que les oppositions entre la carte et le paysage, entre géographes et « sigistes », entre chercheurs et grand public ou entre scientifiques et militaires. En toile de fond, c’est aussi et surtout, comme évoqué dans l’article ci-dessus, l’éternel conflit entre anciens et modernes qui se joue au coeur de ce centre de cartographie perdu en plein désert.
    Roland, le héros, a beau vouloir choisir son camp, il finit par perdre ses repères et se perdre lui-même dans ses propres choix, fuyant celui qui voulait le promouvoir, humiliant celle qu’il aime en pensant la sauver.
    La dernière page nous le montre reprendre son chemin pour franchir un pont. Le paysage autour de lui évoque alors le corps d’une femme, objet de bien des mystères et sources de bien des désirs… Je ne sais pas trop pourquoi mais je pense alors à Elisée Reclus, ce grand géographe du 19ème Siècle, qui n’a jamais cessé de voyager et de parcourir le Monde, tout en rédigeant les volumineux ouvrages de sa Nouvelle Géographie Universelle. De surcroît, en bon anarchiste qu’il était, Reclus n’a eu de cesse sur ces cartes d’effacer les frontières…

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